Géode
Le projet Géode prend racine dans mes souvenirs de moments passés à la campagne chez mes arrières grands-parents. Comment le mobilier habitait-il l’espace là où rien n’était superflu ? Le rapport au « dehors » était le plus souvent lié au travail de champs et de terre à cultiver, au stockage de matériels ou d’outils. L’extérieur était l’endroit où se trouvait « l’utile » au travail. En bref, peu voire pas de place pour les loisirs et le repos. Les extérieurs étaient donc peu habités par du mobilier car cela n’était pas nécessaire. Ils subsistaient néanmoins quelques chaises et une table pour équeuter les haricots verts à la saison.
Pourtant, malgré cela il y avait toujours ce banc en pierre, monolithique, souvent placé contre la maison, au bord d’un lavoir ou à l’ombre d’un arbre. Ce mobilier aux apparences austères était en fait un des rares lieux d’échanges et de contemplation dans cette campagne peu aisée, là où en ville on pouvait y préférer le fer forgé. Élément commun à bon nombre de jardins, nous avons tous notre propre image de ce banc. C’est là que l’on se retrouvait les longues soirées d’été ou au frais lors d’après-midi de chaleur. De quelques blocs de pierre provenant le plus souvent du terrain même ou de reste de construction de la maison, en a dé- coulé un des éléments majeurs de sociabilisation dans les bourgs et les hameaux. C’est dans cette simplicité de mise en œuvre, de durabilité et d’estime pour ce mobilier que mon projet prend source.